Nous revoilà avec un paquet de news. On va vous parler voiture, projet, auberges, voyages, enfants et belges. Accrochez –vous.
Depuis le squat chez Camille et Thomas, on est donc reparti sacs au dos à notre auberge de prédilection de Santiago, hostel providencia, où nous avons retrouvé tous nos joyeux compagnons du monde. Nuit mémorable où guitare à la main un chilien et un australien nous ont refait un répertoire aussi latino pour l’un que rock pour l’autre. On a tenté de leur apprendre un peu de Goldman ou de Cabrel mais le résultat n’était que moyennement réussi, on s’est donc contenté de baragouiner quelques mots d’anglais au rythme de leurs cordes. Ensuite, nous avons troqué nos soirées boyscouts pour le canapé d’Hugo et Virginie. Leur petite maison, aussi remplie que l’hostel et bien plus proche de Fondacio (aaah, le projet !.. patience), nous permet de réduire les coûts et de gagner un temps précieux. Et franchement, leurs 4 petites paires d’yeux claires pleine d’énergie changent un peu de la musique de notre réveil matinal et c'est pas plus mal…
Avant de nous lancer, enfin, dans la grande aventure du projet, et après avoir passé tellement de temps en ville à l’affût des moteurs, nous nous sommes octroyés une petite excursion dans le Cajon del Maipu accompagné d’Hugo et de ses 4 fripouilles (Antoinette, Simon, Augustin et Firmin). Et puisqu'on part avec les enfants, on s’arrête pour admirer les biquettes et la traversée de la rivière devient l’expédition la plus importante de la journée. Et c’est trop mignon. Le Cajon, par contre, c’est trop beau, trop immense, trop top, trop tout.
Et puis, on y vient, le projet. L’aventure commence. Sur le chemin vers la biblioteca popular (jetez un petit coup d’œil dans la partie association et photos..) il y a un petit air de curiosité, d’appréhension, d’excitation et un mini peu de stress qui rodent autour de nos trois corps. Debout devant la grille, parés de nos tee-shirt 'Pour une histoire' on guette l’arrivée des enfants. Suspens…
En trois mots, la biblioteca popular est une grande salle de jeux gérée par Fondacio et ses volontaires (dont Hugo, le revoilà) où les enfants de la poblacion sont les bienvenus. Par le jeu, la lecture et quelques activités organisées, ils sortent de l’ambiance de violence, de drogue et de prostitution qui règne autour d’eux. Au Chili, une simple rue peut servir de fossé, au sens propre et figuré, entre deux classes sociales totalement opposées. C’est le cas ici et c’est impressionnant.
Nous voilà donc tous les trois avec nos grandes idées, notre planning bien ficelé (on vous le joint dans la partie assoc’) et notre matos, prêts à animer quatre journées style "louveteaux". Aha. Le choc est éclatant. En ce qui concerne « Le petit prince », on s’en est plutôt très bien sorti. Avec sa cape bleue, Tom est un principito idéal et l’attention est captée. Mission 1 accomplie. Parlons de la deuxième mission… beaucoup moins accomplie pour sa part: Le Grand Jeu. 'Si vous trouvez du sucre continuez tout droit, si c’est du sel, changez de direction'. Cette partie là ils l’ont comprise, un peu trop d’ailleurs. Impossible de leur expliquer le principe des épreuves à chaque étape, bien trop heureux de courrir dans tous les sens à la recherche des petites montagnes blanches sucrées. Promis, on a tenté toutes les techniques mais impuissants face à la situation chaotique, nous nous sommes contentés de canaliser l’attention de deux trois filles compatissantes. A la fin de la journée, sur les genoux, mais pris d’un bon fou rire, nous avons décidé de revoir un peu nos attentes. Comment avec nos faibles armes pourrions–nous toucher suffisamment ces petits bonhommes pour leur parler d’ouverture au monde, de conte et des autres enfants ? Le lendemain, nous avons préféré écouter les envies des enfants et « de partir d’eux » (dixit Virginie). Apprentissage numéro 1 pour tous les trois : on remarque qu’en alternant petits jeux de prairie et ateliers différents on réussi beaucoup mieux à les intéresser. Finalement, nous ne pouvions pas partir sans continuer notre fameuse histoire commencée avec les enfants de l’école européenne: Capitan Clasé (héro sorti de leur imagination) arrivé au Chili en avion de papier se retrouve désormais dans la jungle chilienne et est prêt à rejoindre les enfants de Lima à dos de tigre.
Bilan ? 4 jours c’est trop courts et on aimerait plus mais les liens qui se créent entre nous et les enfants sont déjà impressionnants. Nous apprenons énormément du Chili par leurs voix et c’est plus intéressant que n’importe quel bouquin. Et puis, on est de plus en plus convaincu par le sens de notre voyage.
Voilà. Le projet à Santiago est clôturé et avant nos départ respectifs (Ad et Tom partent explorer le Chili et Nat s’envole vers Alanje, rejoindre sa famille d’accueil panaméenne (2007-2008)), nous avons baptisé ensemble les premiers kilomètres de la camioneta et nous sommes enfin évadés de la ville. Direction Humboldt pour y voir quelques centaines de pingouins, quelques milliers d’oiseaux, quelques majestueux pélicans ou colorés cormorans, quelques paresseuses otaries et gigantesques loups de mer et, surtout, pour y naviguer à travers les dauphins. C’est aussi notre première (enfin !) nuit de camping sauvage et, admettons-le, premiers ensablements de la camio. On a eu droit à un couché de soleil grandiose. Ensuite cap sur Valle del Equi oú la camio a fait ses premières routes de montagne. Nat s’est contentée de la suivre avec la Gopro… bien plus sécurisant selon elle. Et finalement Valparaiso et son milliard de couleurs, le bonheur. Et tout va bien. La voiture tient le coup, la batterie nous a fait une petite frayeur à la première pompe mais quelques pompistes bien attentionnés nous ont remis sur pile et nous sommes prêts à explorer la suite du voyage.
Merci de nous suivre et encore merci de nous avoir soutenus. On vit pleinement ce qui s’ouvre à nous et c’est en partie grâce à vous. Vous êtes tops et on pense encore et toujours à vous!
Ad, Nat et Tom